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Petite enfance : la prévention des 1000 premiers jours

Une opportunité pour agir pour la santé

C’est quoi l’épigénétique ?

L’épigénétique constitue une passerelle entre notre environnement et notre génome.

COMPRENDRE L’EPIGENETIQUE : UN GENOME, PLEIN DE POSSIBILITE !

Nos parents nous transmettent un patrimoine génétique, 46 chromosomes sur lesquels on compte environ 25 000 gènes. Chacune de nos cellules contient l’ensemble de ce patrimoine, la même information, cependant elles n’en font pas toutes le même usage, la réponse à cela, c’est « l’épigénétique ».

L’étude de nos gènes c’est la génétique, l’épigénétique s’intéresse aux modifications qui activent ou non l’expression de ces gènes.

On parle de gène actif ou inactif, allumé ou éteint, exprimé ou réprimé. Contrairement aux mutations qui affectent la séquence d’ADN, ces changements dans l’activité des gènes, n’impliquent pas de modification de la séquence d’ADN.

Concrètement, des marques biochimiques sont apposées par des enzymes sur l’ADN ou sur des protéines les histones. Les modifications épigénétiques peuvent être transmises lors des divisions cellulaires mais sont réversibles.

DES MODIFICATIONS LIEES A L’ENVIRONNEMENT

Ces changements sont induits par l’environnement au sens large. Cela peut être lié à nos comportements, alimentation, activité physique, addictions… ou à l’environnement dans lequel nous vivions, stress chronique, toxiques de l’environnement, isolement, précarité….
Si l’on veut résumer la destinée de santé, on a longtemps pensé que notre hérédité nous prédisposait à certaines maladies. Aujourd’hui la recherche nous apprend que des expositions précoces ont un impact sur notre santé quelques années plus tard.

Ce dessin illustre bien ces notions :

  • Notre destinée liée à notre patrimoine génétique c’est la bille qui va descendre et suivre un chemin tracé.
  • L’épigénétique, c’est le vent qui dévie de cette route notre bille et influe sur notre destinée santé.

LE CONCEPT DE PROGRAMMATION PRÉCOCE

Le premier lien établi entre une exposition précoce défavorable et la survenue d’une maladie à l’âge adulte a été faite, au cours des années 80, par un épidémiologiste britannique David BARKER.

Il a montré un lien entre le risque de décès par maladie coronarienne, d’hommes adultes et leur petit poids de naissance.
Depuis, de nombreux autres chercheurs ont largement confirmé ce concept de la programmation au cours du développement, du risque de maladie chronique à l’âge adulte.

Les études épidémiologiques ont apporté de nouvelles preuves montrant que les facteurs environnementaux, nos conditions de vie socio-économiques, notre mode de vie, le stress, nos relations psycho-affectives ont un impact sur notre santé future et peuvent aussi se répercuter sur celle de nos enfants, voire petits-enfants. Cette possibilité concerne la future mère comme le futur père.

Pourquoi agir au cours des 1000 premiers jours ?

Pour préserver la santé de chaque personne… mais aussi dans un souci de santé publique, afin de réduire les maladies non transmissibles (MNT).

En effet, les modifications épigénétiques entrainent la survenue à l’âge adulte de ces MNT, l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers hormonaux dépendants, des maladies neurodégénératives …
La fréquence de ces MNT a explosé ces dernières années.
Entrainant des répercussions de santé publique, capacité de prise en charge de tous les patients et impact financier.

AGIR EN PREVENTION !

La période des 1000 premiers jours est importante car c’est une période de vulnérabilité où le foetus est en train de se construire et de mettre en place son homéostasie (régulation naturelle de l’organisme).

Aujourd’hui, on sait qu’il est exposé à de multiples facteurs, déjà pendant la grossesse…

A l’inverse, on peut aussi voir cette période, comme une opportunité d’agir en prévention. Grâce à des études scientifiques, on sait aujourd’hui que des actions précoces au cours de cette période améliorent la santé et participe à un meilleur développement de l’enfant.

Un exemple l’allaitement au sein

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un allaitement au sein jusqu’aux 6 mois de l’enfant. En effet toutes les études publiées montrent les bienfaits du lait maternel tant pour la santé de l’enfant que pour son développement et ses apprentissages.

  • Au niveau de la santé, les enfants ayant été nourris au sein :
    • Présentent moins d’allergie à l’âge de 1 an ;
    • Ont une diminution de la pression artérielle à l’adolescence ;
    • Ont un meilleur profil lipoprotéique à l’adolescence ;
    • Présentent moins d’obésité à l’âge adulte.
  • Au niveau des acquisitions et compétences les enfants :
    • Ont un meilleur développement cognitif à 5 ans…
    • Mais encore à 20 ans…
    • Et jusqu’à 67 ans et cela est d’autant plus vrai que l’allaitement a été plus long.

Ces études nous permettent de constater qu’une action précoce, durant la période des 1000 jours, permet d’améliorer la santé à l’âge adulte.

Voilà pourquoi il est primordial que tous les acteurs de la santé mais aussi de la petite enfance et …la société sachent que l’on peut agir positivement !

Quelles actions mettre en place durant ces 1000 premiers jours ?

Pour agir efficacement, il faut s’appuyer sur des preuves solides scientifiques, qui sont déjà très nombreuses aujourd’hui. Il faut une cohérence et une cohésion de tous ceux qui interviennent auprès des familles et des recommandations possibles à mettre en place.

En regard des facteurs environnementaux, on peut agir sur plusieurs leviers.

PROMOUVOIR UN MODE DE VIE SAIN

Aujourd’hui on sait que l’alimentation joue un rôle primordial sur la santé, le Plan National Nutrition Santé (PNNS) revu très régulièrement fait des recommandations, qui évoluent avec les études mais aussi en tenant compte des habitudes alimentaires du pays.

On sait aussi combien il est difficile de se défaire de certaines « mauvaises habitudes », agir au moment de la grossesse, où les futurs parents ont à cœur l’intérêt du bébé, peut être une opportunité, pour la famille de mieux suivre les recommandations, et aussi de développer le goût du futur bébé. Les études montrent que l’on retrouve des flaveurs (le goût et l’odeur) des aliments, ingérés par la maman, dans le liquide amniotique et le lait maternel et que cela influence par la suite, les goûts de l’enfant pour ces aliments.

Manger… mais aussi bouger !

Dans l’esprit de beaucoup de personnes persiste encore l’idée qu’une femme enceinte doit se « ménager » et ne pas trop bouger…Et pourtant depuis une dizaine d’années, toutes les études menées dans le monde entier montrent que l’activité physique participe à améliorer le déroulement de la grossesse, à faciliter la naissance et à permettre le bien-être maternel.
Plus surprenant cela a aussi un impact sur les acquisitions de l’enfant !

Aujourd’hui on recommande donc aux futures mamans de rester actives tout au long de la grossesse, quand elles le souhaitent, elles peuvent pratiquer une activité sportive.

Sain… donc pas d’addiction !

Le message que tout le monde connaît bien maintenant « Pendant la grossesse Zéro alcool », tous les autres toxiques, tabac, cannabis, drogues ont des impacts qui peuvent être graves pour la santé de l’enfant et son développement ultérieur.

Il faut accompagner et aider les parents à se défaire de ces habitudes.

REDUIRE LES EXPOSITIONS AUX TOXIQUES

ELFE, une étude française, débutée en 2011 qui doit suivre les familles durant 20 ans, a montré grâce à des prélèvements effectués, que toutes les femmes enceintes avaient été exposées à des polluants de l’environnement.

  • 70% des futures mamans ont été exposées au bisphénol A
  • 99,6% à au moins un phtalate
  • 100% à des insecticides…

C’est l’alimentation qui représente la source principale d’exposition, malgré l’existence d’autres sources notamment dans l’air intérieur et extérieur.
Une autre étude du laboratoire Péritox (Amiens) a montré que le foetus naissait contaminé aussi, puisque l’on retrouve des polluants dans le méconium, substance verdâtre de l’intestin du foetus qui constitue les premières selles du nouveau-né.

Ce constat ne nous permet pas de dire si ces expositions ont des répercussions plus ou moins importantes, il faut attendre les résultats d’études démontrant des liens avec la survenue de troubles ou maladies.

On ne peut pas tout changer, donner ces informations peut être très stressant pour certaines personnes et parfois être « contreproductif ».

Pourtant au quotidien, par des actions simples on peut tout à fait réduire son exposition aux polluants. Un exemple très simple à réaliser, aérer 2 fois par jour 10 minutes, la maison quelle que soit la saison.

REDUIRE LE STRESS TOXIQUE

Le stress est vital à l’homme c’est lui qui nous permet de réagir face à un danger. Il s’agit de réactions de l’organisme, à la fois émotionnelles et physiques, face à une situation particulière à laquelle la personne doit s’adapter. Le mécanisme physiologique du stress s’organise principalement autour de 2 phases.

  • La phase d’alarme : L’organisme sécrète de l’adrénaline pour préparer le corps à répondre à la situation à laquelle on doit faire face. La force musculaire, les sens et les réflexes sont
    décuplés on agit plus rapidement.
  • La phase de résistance : Après quelques minutes, l’organisme résiste et compense l’énergie dépensée, pour faire face à cette situation, en libérant d’autres hormones (cortisol, dopamine, endorphines, sérotonine, etc.). L’agression terminée et le stress disparu, l’organisme retrouve son fonctionnement habituel. Si le stress se répète et devient chronique il va avoir des conséquences sur la santé. Il devient toxique et peut devenir dangereux pour la santé physique et mentale. L’organisme entre alors dans la troisième phase du mécanisme.
  • La phase d’épuisement : L’organisme sécrète en continu les hormones du stress et puise dans ses réserves énergétiques. Les organes et les systèmes immunitaire, respiratoire, circulatoire et cardiaque s’affaiblissent. La personne devient agressive, anxieuse ou découragée. Un taux trop élevé de cortisol, entraîne quant à lui, le sentiment d’être sans courage, triste, en grande insécurité. A terme, un stress en continu peut mener à un syndrome d’épuisement, voire à une dépression.

Pendant la grossesse, il est important d’accompagner les parents de les soutenir afin d’éviter au maximum ces épisodes de stress et encore plus le stress chroniques. Actuellement on estime que 15 à 20 % des mères et 8 % des pères font une dépression du post-partum.

FAVORISER L’ATTACHEMENT

Les études montrent bien que l’attachement va permettre de réduire d’autres impacts qui seraient survenus durant la grossesse. Un enfant qui est dans une relation sécurisante aura une meilleure santé et des acquisitions facilitées. Tout n’est pas joué et toutes les actions positives mises en place au cours du temps vont améliorer l’épanouissement de l’enfant.

Nous sommes des êtres de communication et nous avons absolument besoin de contacts et d’échanges. L’attachement se fait grâce aux interactions entre l’enfant et ses parents mais aussi toutes les personnes qui l’entourent.

Il est essentiel d’établir une proximité, de répondre aux besoins exprimés et d’accompagner les émotions du bébé. La qualité du lien d’attachement que le bébé va établir va être intériorisé et conditionnera son mode relationnel tout au long de sa vie.

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